Crédit photo : Better Cotton/Joe Woodruff. Lieu : Gujarat, Inde, 2023. Description : Deobhen, un ouvrier agricole, cueille du coton dans la ferme de Better Cotton Farmer Jogeshbhai, dans le Gujarat, en Inde.

La sortie de Better Cotton’s 2023 Rapport d'impact sur l'Inde a mis en évidence des résultats convaincants pour l’organisation alors qu’elle s’efforce d’approfondir son impact dans le monde entier. Ici, nous discutons avec Saleena Pookunju, responsable principale du programme Better Cotton en Inde, pour discuter de ces résultats et des perspectives d'une production de coton plus durable en Inde et au-delà.

Saleena Pookunju, responsable principale du programme Better Cotton en Inde

L’utilisation déclarée de pesticides par Better Cotton Farmers en Inde a été réduite de plus de 50 % entre 2014/15 et 2021/22. Dans quelle mesure êtes-vous optimiste quant à la possibilité de réduire encore davantage l’utilisation de pesticides en Inde ?

Alors que nous préconisons l'adoption d'un Approche de lutte intégrée contre les ravageurs (IPM), l’utilisation de biopesticides et d’agents de lutte biologique pour lutter contre les ravageurs va augmenter, mais cela ne se traduira peut-être pas directement par une réduction de l’utilisation des pesticides. C'est pour deux raisons. Tout d’abord, le volume de biopesticides recommandé par acre est, dans presque tous les cas, supérieur au volume de pesticides de synthèse recommandé. Deuxièmement, avec la variabilité climatique croissante, nous constatons que des problèmes mineurs d’insectes nuisibles deviennent un problème majeur et que diverses maladies fongiques sont en augmentation.

Nous devons reconnaître que, confrontés à la perspective de pertes de récoltes et en l’absence de mesures efficaces d’atténuation des risques, les agriculteurs reviennent à leurs vieilles habitudes. C'est là que Better Cotton doit continuer à adopter une approche empathique pour comprendre les craintes persistantes des communautés agricoles dans des contextes nouveaux et émergents et continuer à construire de nouveaux partenariats et alliances qui aident à identifier de nouvelles solutions, à libérer des ressources et à les canaliser là où elles se trouvent. le plus nécessaire.

En ce qui concerne la santé des sols, l'utilisation d'azote synthétique par hectare est à un niveau record dans le cadre du programme Better Cotton India. Dans quelle mesure cela a-t-il été difficile d'y parvenir et quels en sont les avantages pour les producteurs de coton ?

Améliorer la santé des sols dans les exploitations cotonnières indiennes constitue un défi de taille. Cela est dû en grande partie au fait que les agriculteurs utilisaient des niveaux excessifs d’urée, ce qui provoquait un déséquilibre dans le rapport azote, phosphore et potassium (NPK) de leurs terres. Grâce au programme Better Cotton, nous avons promu diverses méthodes qui ont conduit à des améliorations directes de la santé des sols, telles que l'application d'engrais basée sur des analyses de sol, l'utilisation d'engrais naturels, la rotation des cultures et les cultures intercalaires.

Au cours de la saison 2022-23, 56 % des Better Cotton Farmers ont adopté la rotation des cultures, favorisant ainsi un microbiome du sol plus sain et plus varié et fixant les niveaux d'azote.

Entre 2014/15 et 2021/22, les coûts par hectare pour les agriculteurs ont diminué de 15.6 %. Quelle est l’importance des progrès sur ce front pour faire avancer le sujet des moyens de subsistance durables ?

En raison de l'utilisation excessive d'intrants, le coût de la culture était élevé pour les producteurs de coton. En renforçant leurs capacités en matière de lutte intégrée contre les ravageurs (IPM) et de gestion intégrée des éléments nutritifs, nous avons pu réduire rapidement ces dépenses. L’ampleur de ces réductions ne peut toutefois pas être maintenue au-delà des premières années, car le coût des autres intrants naturels va augmenter.

Lorsqu’on discute du coût de la culture, le sexe doit également être pris en compte, car il y a généralement beaucoup de travail familial non rémunéré fourni par les femmes dans la culture du coton, et lorsque Better Cotton en tient compte, le coût de la culture va encore augmenter. Lorsqu’il est question de moyens de subsistance durables pour les communautés agricoles, nous ne faisons qu’effleurer la surface. Nous devons aller plus loin et commencer à soutenir la commercialisation collective des produits, leur valeur ajoutée au niveau de l'exploitation agricole, investir dans davantage d'activités génératrices de revenus non agricoles et aider à développer les compétences des jeunes afin qu'ils puissent trouver un emploi rémunérateur.

Via le Better Cotton Growth and Innovation Fund (GIF), plus de 31.5 millions d’euros ont été investis dans le renforcement des capacités sur le terrain dans le cadre du programme indien depuis la saison 2016/17. Dans quelle mesure cet investissement soutenu a-t-il été important pour conduire le changement sur le terrain ?

La plupart des travaux de renforcement des capacités réalisés par Better Cotton par l’intermédiaire de nos partenaires du programme ont été pilotés par le GIF. Sans ce soutien, il aurait été impossible de mobiliser des ressources – et de soutenir près d’un million de producteurs de coton agréés à travers l’Inde.

Dans quelle mesure êtes-vous optimiste quant aux perspectives d’une production de coton plus durable en Inde après le lancement de ce rapport, et quels sont vos espoirs pour l’avenir ?

Les premiers résultats ont été extrêmement encourageants, je dois le dire. Si l’on prend la quasi-élimination de l’utilisation du Monocrotophos, un pesticide extrêmement dangereux (maintenant utilisé par moins de 2 % des Better Cotton Farmers), un effort colossal a été déployé dans ce sens et les communautés en voient désormais les bénéfices. Nous avons reçu un soutien incroyable de nos partenaires de connaissances, notamment l'Institut central de recherche sur le coton (CICR), le CABI, l'Institut des communautés durables, le Pesticide Action Network – Inde et la Fondation pour la sécurité écologique (FES). Avec le mandat élargi dans le cadre des Principes et Critères révisés (P&C), nous sommes plus que jamais motivés pour accélérer les travaux sur l’action climatique, la gestion des ressources naturelles, les moyens de subsistance durables et l’autonomisation des femmes.

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